La sous-traitance dans le BTP, de quoi parle-t-on ?

Aujourd’hui, formaliser cette relation dans un contrat écrit n’est plus une option mais un réflexe indispensable. Le contrat précise clairement qui fait quoi, pour quel prix, dans quels délais, et avec quelles assurances, ce qui sécurise juridiquement les deux parties. Il limite les risques d’impayés, de malfaçons ou de désaccords sur le périmètre des travaux, et facilite la gestion des litiges si un problème survient en cours de chantier ou après la réception.

Date
4.12.25

Qu’est-ce qu’un contrat de sous-traitance BTP ?

Définition simple et parties au contrat

Un contrat de sous-traitance BTP est un document écrit qui encadre la relation entre l’entreprise principale, qui a signé le marché avec le client, et l’entreprise sous-traitante, à qui elle confie une partie des travaux. Il précise noir sur blanc l’identité du donneur d’ordre, du sous-traitant, ainsi que la nature des travaux sous-traités. 

À quoi sert-il concrètement sur un chantier ?

Concrètement, ce contrat sert à décrire précisément les travaux confiés : type de prestations, quantités, méthodes possibles, documents techniques de référence. Il fixe aussi les délais d’exécution, le prix, les modalités de paiement, les responsabilités de chacun, les assurances obligatoires et les éventuelles pénalités en cas de retard ou de non-conformité. Enfin, il encadre la réception des travaux (avec ou sans réserves) et ce qui se passe en cas de litige, ce qui évite les zones floues et sécurise tout le monde sur le chantier.

Est-ce qu’un contrat de sous-traitance est obligatoire dans le BTP ?

Ce que dit le cadre légal 

Non, ce n’est pas obligatoire puisque la loi n’impose pas un écrit pour encadre la sous traitance dans le BTP.


En pratique : pourquoi l’écrit est indispensable même en privé

Dans les chantiers privés, il est encore fréquent de « s’arranger » à l’oral, mais cette pratique est très risquée. Sans contrat écrit, il devient beaucoup plus difficile de prouver ce qui a été réellement convenu : nature exacte des travaux, prix, délais, conditions de paiement. En cas d’impayés, de malfaçon ou de sinistre, chacun peut avoir sa version des faits, et le sous-traitant comme le donneur d’ordre se retrouvent exposés à des litiges longs et coûteux. Un contrat écrit, clair et signé permet de cadrer les responsabilités de chacun, de s’appuyer sur un document en cas de désaccord et, souvent, d’éviter que le conflit n’aille jusqu’au contentieux.

Quelles sont les règles de la sous-traitance dans le bâtiment ?

Obligations du donneur d’ordre

Le donneur d’ordre doit d’abord s’assurer que le sous-traitant est en règle : assurance décennale, responsabilité civile, immatriculation, qualifications et éventuels labels ou certifications. Il lui revient aussi de définir clairement le périmètre des travaux confiés (ce que le sous-traitant fait ou ne fait pas), puis d’encadrer les conditions de paiement, les délais et les modalités de réception dans un contrat écrit.


Obligations du sous-traitant

Le sous-traitant doit réaliser les prestations conformément aux règles de l’art, aux normes techniques applicables et aux documents contractuels (plans, CCTP, prescriptions du chantier). Il s’engage également à respecter les délais, les consignes de sécurité sur le chantier, les obligations sociales (déclarations, lutte contre le travail dissimulé) et la confidentialité des informations obtenues dans le cadre du marché.

Qu’est-ce qu’un contrat de sous-traitance standard dans le bâtiment ?

Les clauses incontournables à prévoir

Un contrat de sous-traitance “standard” dans le bâtiment reprend d’abord toutes les mentions de base : identification complète des parties (donneur d’ordre et sous-traitant), coordonnées, numéros d’immatriculation et références du chantier. Il doit ensuite décrire précisément les travaux confiés (nature des prestations, quantités, localisation sur le chantier), le planning d’exécution, le prix (forfait, prix unitaires, révision éventuelle) et les modalités de paiement (acompte, situations, délais, retenue de garantie).

On y trouve aussi les clauses de pénalités de retard, les assurances obligatoires (responsabilité civile, décennale le cas échéant), les garanties applicables, ainsi que les conditions de résiliation anticipée (faute grave, manquements répétés, non-respect des règles de sécurité). Enfin, le contrat doit prévoir comment seront gérés les litiges : tentative de règlement amiable, médiation éventuelle, juridiction compétente, loi applicable.

Mentions spécifiques au BTP à ne pas oublier

Dans le BTP, certaines mentions sont particulièrement importantes. Le contrat doit faire référence au marché principal (numéro, date, maître d’ouvrage) pour bien raccorder la mission du sous-traitant au contexte global du chantier. Il est utile d’y intégrer les règles de sécurité applicables sur le site (plan de prévention, port des EPI, consignes d’accès), ainsi que les modalités de gestion des déchets, du nettoyage et du stockage du matériel.

Le document doit aussi préciser les règles de coactivité avec les autres intervenants : contraintes horaires, coordination, priorités d’accès à certaines zones, utilisation des moyens communs (grue, monte-matériaux, etc.). Enfin, il est recommandé d’annexer tous les documents techniques de référence : plans, CCTP, notices techniques, planning global, afin d’éviter toute ambiguïté sur le résultat attendu.

Exemple de structure simple de contrat “type”

Pour rester clair et opérationnel, un contrat de sous-traitance BTP peut suivre un plan simple :

  • Préambule : rappel du chantier, du marché principal et du contexte de la sous-traitance.
  • Objet : définition générale de la mission du sous-traitant.
  • Description des prestations : détail des travaux confiés, limites de prestations, documents de référence.
  • Prix et paiements : montant, mode de rémunération, modalités et délais de paiement.
  • Délais : planning, dates de début/fin, conditions de prolongation ou de modification.
  • Obligations des parties : obligations du donneur d’ordre et du sous-traitant (techniques, administratives, sécurité, sociales).
  • Assurances : types d’assurances exigées, attestations à fournir, responsabilités couvertes.
  • Réception : modalités de réception des travaux, réserves, levée des réserves.
  • Garanties : garanties légales et contractuelles applicables aux travaux réalisés.
  • Résiliation : cas de résiliation, procédure, effets (paiement du réalisé, restitution des documents…).
  • Litiges : mode de règlement des différends et tribunal compétent ou éventuelle clause de médiation.

Cette structure peut ensuite être adaptée selon la taille du chantier, le type de marché (public ou privé) et le niveau de risque que souhaitent couvrir les parties.

Bonnes pratiques pour bien gérer la sous-traitance BTP

Avant de signer : vérifier et cadrer

Avant de signer le contrat, vérifiez scrupuleusement la solvabilité du sous-traitant via ses bilans financiers récents, ses attestations d’assurances (décennale, RC pro) et ses références sur d’autres chantiers similaires. Clarifiez le périmètre exact des travaux en listant précisément ce qui est inclus ou exclu, et définissez les interfaces avec les autres intervenants (ordres d’accès, coordination des lots). Cette étape évite les surprises et sécurise le démarrage du chantier.


Pendant le chantier : suivi et communication

Installez un suivi simple et régulier : organisez des points hebdomadaires ou bi-hebdomadaires avec comptes rendus écrits, photos des avancées et validation des situations de travaux avant paiement. Gérez les avenants par écrit pour toute modification (prix, délais, prestations supplémentaires) et communiquez en continu pour anticiper les problèmes. Cette vigilance maintient le chantier dans les clous et limite les dérives.

Après les travaux : réception et garanties

Organisez une réception contradictoire écrite avec le sous-traitant : inspectez les ouvrages, listez les réserves éventuelles et fixez un délai pour leur levée. Rappelez dans le contrat les garanties applicables, comme la garantie de parfait achèvement (1 an), la biennale (2 ans) ou la décennale (10 ans) selon la nature des travaux. Cette formalité protège contre les malfaçons futures et clôture proprement la mission.

FAQ rapide sur le contrat de sous-traitance BTP

Questions courtes / réponses simples

Peut-on sous-traiter sans contrat écrit ?


Non, la sous-traitance dans le BTP doit être formalisée par un contrat écrit pour être valide, notamment pour garantir la sécurité juridique et les paiements. Un accord oral expose à de nombreux risques, notamment d’impayés ou de litiges sur les travaux réalisés.

Quelle différence entre sous-traitance et intérim ?

La sous-traitance consiste à confier une partie des travaux à une autre entreprise, tandis que l’intérim concerne la mise à disposition temporaire de salariés d’une agence pour renforcer les équipes existantes. Ces deux dispositifs ne répondent pas aux mêmes besoins et sont encadrés différemment.

Qui paie le sous-traitant en marché public ?


Dans un marché public, le donneur d’ordre (entreprise principale) reste responsable du paiement au sous-traitant. Toutefois, grâce à la loi, le sous-traitant peut demander un paiement direct au maître d’ouvrage si le donneur d’ordre ne respecte pas ses obligations financières, à condition d’avoir été accepté et déclaré selon la procédure légale.

Le sous-traitant est-il responsable des malfaçons ?

Oui, le sous-traitant est responsable de la qualité de son travail et couvert par la garantie décennale s’il s’agit d’ouvrages affectant la solidité ou la destination de l’ouvrage. Il doit respecter les normes et les règles définies dans le contrat.

Quels sont les risques si les assurances ne sont pas à jour ?

Si le sous-traitant n’a pas les assurances obligatoires à jour, cela peut engager la responsabilité civile et pénale de toutes les parties et entraîner des difficultés majeures en cas de sinistre ou de malfaçon. Le chantier peut même être suspendu.

Peut-on modifier un contrat de sous-traitance en cours de chantier ?

Oui, un avenant écrit peut être ajouté au contrat pour modifier les prestations, délais ou prix. Toute modification doit être acceptée par les deux parties, ce qui garantit la transparence et évite les contestations.