Le premier risque c'est de confondre contrat de sous-traitance et contrat de prestations de services. Le second risque est de passer à côté de la chaine de responsabilités qui pèse principalement sur le donneur d'ordre.
Le contrat de sous-traitance, c’est le document juridique qui te permet, à toi entrepreneur, de confier à un professionnel externe (le sous-traitant ou “freelance”) la réalisation d’une mission, d’un produit ou d’un service pour tes propres clients, tout en gardant la responsabilité finale du résultat. C’est un outil précieux pour déléguer sans perdre la main. Tu restes l’interlocuteur de ton client, mais tu relies efficacement ton sous-traitant au projet, avec des droits et devoirs clairement cadrés.
En résumé, le contrat de sous-traitance, c’est ton allié stratégique pour développer ton activité, t’entourer des meilleurs, et rester compétitif sur ton marché.
Tu te demandes sûrement quelle forme de sous-traitance correspond le mieux à tes besoins ? Sache qu’il existe trois grands types de sous-traitance, chacun adapté à une situation précise dans la vie de ton entreprise.
Prendre le temps de choisir la bonne forme de sous-traitance, c’est assurer la réussite et la croissance saine de ton entreprise.

Pour ne pas te tromper entre ces deux types de contrats, retiens que le contrat de sous-traitance s’inscrit dans une chaîne d’exécution d’un projet global que tu assumes devant ton client. Le sous-traitant agit en « prolongement » de ton entreprise et doit respecter les obligations contractuelles que tu as envers ton client final. À l’inverse, la prestation de service concerne une mission indépendante où le prestataire négocie directement avec son client, sans lien avec ton projet global.
Fais attention à bien définir le rôle de ton prestataire. Si son travail fait partie intégrante de ta propre prestation vers ton client, il doit être sous-traitant et donc encadré par un contrat adapté sous la loi de 1975. Si tu engages un prestataire pour un service autonome (par exemple, nettoyage, maintenance, formation), tu basculeras vers un contrat de prestation de service classique.
Pour que ton contrat de sous-traitance soit solide et clair, certaines clauses doivent absolument y figurer. Elles vont encadrer ta relation avec ton sous-traitant, protéger tes intérêts et éviter les mauvaises surprises.
Dans le secteur du bâtiment et des travaux publics, quelques clauses supplémentaires sont à prévoir pour sécuriser la relation :
Ce socle de clauses te permettra d’avoir un contrat fiable, adapté à la réalité juridique et économique de ta collaboration avec ton sous-traitant, tout en te protégeant efficacement.
En tant que donneur d’ordre, tu dois être vigilant car ta responsabilité peut être engagée sur plusieurs plans en cas de manquements liés à la sous-traitance.
Le recours à un sous-traitant qui emploie des salariés non déclarés (travail dissimulé) expose à de lourdes sanctions. Tu peux être pénalement responsable si tu savais ou ne pouvais ignorer que le sous-traitant avait recours à du travail illégal. Les sanctions encourues vont jusqu’à 3 ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende, voire plus pour les personnes morales (jusqu’à 225 000 euros), avec peines complémentaires comme l’interdiction d’exercer certaines activités ou exclusion des marchés publics. Administrativement, l’URSSAF peut retirer les exonérations et aides sociales dont tu as bénéficié, avec majoration des redressements.
Tu restes responsable vis-à-vis de ton client final de la bonne exécution de la prestation déléguée. En cas de défaillance du sous-traitant, tu peux être tenu responsable des dommages, retards ou malfaçons. La loi de 1975 oblige par ailleurs à garantir le paiement des sous-traitants, soit par une caution, soit par une délégation de paiement via le maître d’ouvrage, ce qui protège les sous-traitants et te sécurise financièrement. Il est donc essentiel que tes contrats prévoient clairement les modalités de paiement, les garanties et les sanctions en cas de non-respect des engagements.
Le formulaire DC4 est un document officiel utilisé dans le cadre des marchés publics pour déclarer un sous-traitant. Il permet au titulaire d’un marché public de présenter formellement son sous-traitant à l’acheteur public, afin d’obtenir son acceptation ainsi que l’agrément des conditions de paiement. Ce formulaire est une étape clé qui garantit la transparence des relations entre le titulaire du marché, son sous-traitant, et le maître d’ouvrage.
Le DC4 n’est pas un contrat. C’est une déclaration administrative qui accompagne ou suit le contrat de sous-traitance. Tandis que le contrat de sous-traitance formalise l’accord juridique entre toi (le donneur d’ordre) et ton sous-traitant (avec clauses précises sur les obligations, responsabilités et modalités d’exécution), le formulaire DC4 sert à informer et obtenir l’accord de l’acheteur public sur ce sous-traitant dans le cadre d’un marché public. Le DC4 est donc un document complémentaire qui vise à officialiser la sous-traitance administrative et sécuriser juridiquement l’opération dans le secteur public.
Le DC4 est obligatoire dès que tu souhaites sous-traiter une partie de l’exécution d’un marché public. Il doit être soumis à l’acheteur public pour acceptation avant que le sous-traitant commence la prestation. Si tu présentes le sous-traitant au moment du dépôt de ton offre, sa signature n’est pas toujours requise avant l’attribution du marché, sauf exigence contraire de l’acheteur. En revanche, présenté en cours d'exécution du marché, le DC4 doit impérativement être signé par toi et ton sous-traitant avant d’être transmis à l’acheteur. Chaque sous-traitant nécessite un DC4 distinct, et ce document assure que la sous-traitance est conforme aux règles de la commande publique, notamment pour la légalité des paiements et la transparence des relations contractuelles.
Ce formulaire facilite donc la gestion administrative de la sous-traitance dans les marchés publics en France, tout en protégeant les trois parties prenantes.